Le manuel de lecture

Comme le précise l’observatoire des manuels, un manuel de lecture est un livre fabriqué par une maison d’édition scolaire. C’est donc une publication commerciale : « comme n’importe quel outil d’accompagnement de l’apprentissage, il ne suffit jamais seul à garantir un enseignement sérieux et efficace de la lecture, toutefois, il y contribue fortement ».

L’effet maître, c’est-à-dire l’action avisée et expérimentée de l’enseignant dans la classe, auprès des élèves dont il a la responsabilité et qu’il connaît dans leurs singularités, est irremplaçable.

Néanmoins, même expérimenté, un enseignant bien informé est souvent plus efficient pour enseigner la lecture qu’un maître sans outil. Comme le précise la page 17 des programmes scolaires de 2008 (BOEN n°3 du 19 juin 2008 hors série), « L’appui sur un manuel de qualité est un gage de succès pour cet enseignement délicat. »

Les caractéristiques d’un manuel de lecture

Un manuel de lecture sera de qualité s’il propose aux élèves concernés au moins trois types d’activités distinctes et complémentaires en lecture :

  • Des exercices liés à la compréhension (compréhension du texte dans sa globalité, compréhension de certaines phrases, compréhension d’expression ou de mots bien identifiés, capacité à lire longtemps (endurance), capacité à lire des textes variés (polyvalence).
  • Des exercices liés à la production d’écrits (capacité à copier, savoir calligraphier les lettres, savoir écrire par cœur des mots appris, être en mesure de rédiger des petites histoires d’au moins 5 lignes).
  • Des exercices liés au décodage de mots (distinguer le nombre de syllabes orales et écrites dans le mot, savoir fusionner deux sons différents, savoir associer des syllabes entre elles pour lire des mots, connaître le nom et le son de chacune des lettres de l’alphabet, savoir lire les mots invariables qui sont les plus fréquents).

Ces trois parties devront être équilibrées pour chacune des leçons proposées.

Le manuel et la partie culturelle

Pour qu’un manuel de lecture intéresse un enfant, il doit proposer des textes ouverts sur le monde tout en préservant l’aspect familier. Certains manuels font le choix de mettre en avant un héros, Arthur, Valentin le magicien ou bien encore Super Gafi. Le poids des images accompagnant les textes compte également dans l’attrait que peut avoir le manuel de lecture.

Toutefois, le choix des textes supports, servant de support à l’apprentissage de la lecture, reste essentiel.

Cela pose la question du statut des textes sélectionnés.

Certains sont significativement destinés à servir de support aux apprentissages de la lecture, ce sont souvent des textes simples à comprendre car l’enjeu n’est pas celui-là.

D’autres textes sont proposés en accompagnement, avec des objectifs divers, par exemple favoriser la proximité avec différents genres et types de textes, ou bien développer une ouverture culturelle. Ils sont plus opaques, plus difficiles à comprendre ; on parle alors de textes résistants.

Dans ce dernier cas, certains manuels véhiculent tout de même des textes à motifs dominants qui peuvent être intéressants à connaître en tant que parents d’élèves. A titre indicatif, on retrouve souvent quatre domaines :

  • Technologique : savoir-faire, pragmatique, le travail.
  • Linguistique : savoir-dire, langage.
  • Éthique : savoir-vivre, loi, juridique.
  • Esthétique : plaisir, sens corporel, canons esthétiques, savoir-voir, le regard.

Le manuel de lecture et ses images

Les images contenues dans les manuels de lecture sont parfois de simples illustrations accolées au texte support de lecture sans avoir une réelle valeur ajoutée à la compréhension du texte lu. L’illustration est en rapport direct avec le texte, mais n’en est qu’une simple redondance, un accompagnement.

Ainsi, l’analyse du rôle des illustrations par rapport aux textes prend appui sur les critères suivants : redondance, complémentarité, contrepoint et exemple.

A l’encontre, on ne parle plus d’illustration mais d’image quand elle enrichit le texte-support, apportant une richesse divergente ou contradictoire à celui-ci.

Enfin, parfois, le texte servant de base à la lecture se retrouve sans aucune image.

Le manuel, un outil nécessaire qui mérite d’être complété

Il est important que vous fassiez prendre conscience à votre enfant ce qui relève d’une part de l’imaginaire et, d’autre part, du réel dans les différents textes étudiés.
Expliquez-lui qu’une leçon de lecture est abordée sur deux pages, celle de gauche et celle de droite, livre ouvert (parfois quatre, mais c’est plus rare comme dans « Chut… Je lis ! »).

Enfin, prenez le temps de lui nommer les différentes rubriques du manuel en lui explicitant le rôle joué par chacune d’elles : texte support qui comprend un grand nombre de fois le nouveau son étudié, questions de compréhension pour vérifier si l’enfant a bien compris le texte, apprentissage par cœur des mots-outils de la leçon, comptine associée, encadré des différentes formes graphiques que peut prendre le [f], rubrique ‘lecture de syllabes’ ; rubrique ‘lecture de mots’ ou ‘je déchiffre’…

L’objectif est de bien faire prendre conscience à votre enfant que le manuel de lecture est un livre particulier, un livre d’entraînement qui va leur permettre d’apprendre à lire en lien étroit avec la méthode de l’enseignant. Que toutes les rubriques ne se valent pas et que tout ce qui est écrit dans un livre, quel qu’il soit, n’est pas forcément vrai (différence entre fiction et réalité).

Lectures complémentaires

La méthode de lecture

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